Comment utilise-t-on le fumier de cheval ?

Dans notre jardin, le fumier a une place importante pour la santé des plantes mais aussi de leur production. Une bonne réputation qui ne nuit pas à son rôle parmi nos plantes. Toutefois certaines personnes se demandent comment on l’utilise et pourquoi ? Nous sommes loin de l’idée d’éparpiller le fumier partout, il y a des étapes à suivre.

Distinction entre fumier et fumure

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Le problème qui revient souvent c’est la difficulté pour certaines personnes de faire une nette distinction entre fumier et fumure. Le fumier est un mélange de litière végétale mais aussi de déjections animales. Avec une composition très riche, le fumier est très apprécié des jardiniers.

En effet, on y retrouve :

  • Des micro-organismes et en paille. Cette composition permettant principalement à régénérer l’humus tout en améliorant la qualité du sol.
  • Des sels minéraux qui ne sont pas présents en grande quantité. Le fumier peut alors être utilisé comme fertilisant organique tout en nourrissant le sol.

Le fumier est excellent pour le sol mais il faut faire attention. Avec du fumier trop jeune, des risques sont à prendre. Des germes pathogènes sont présents. Mais les plus à craindre sont les graines d’adventices qui peuvent rapidement germer et envahir tout le jardin. Et le plus important demeure de bien composter le fumier avant toute utilisation.

Si on parle de fumier en général, il est à spécifier que tous les fumiers ne se ressemblent pas. Le fumier de cheval se distingue par la forte proportion de matière sèche. Et c’est cette particularité qui donne de la lourdeur aux sols.

Mais le compostage du fumier de cheval n’est pas toujours évident car il faut d’autres matières organiques. Ce qui est avantageux pour le fumier aussi qui est assez pauvre en phosphore.

Les différents types de fumiers

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Nous parlons de fumier en tout temps en les englobant, mais sachez qu’il existe plusieurs catégories de fumiers :

  • les fumiers végétaux (engrais verts) : ce sont souvent des cultures intermédiaires de légumineuses implantées sur un sol destiné à une mise en culture ultérieure. Ils sont souvent utilisés pour que le sol ne soit pas totalement mis à nu.
  • les fumiers animaux qui sont les déjections animales dans leur totalité. Ce sont aussi des engrais animaux que l’on peut trouver aussi dans les matériaux végétaux. Celles-ci étant des litières qui reçoivent directement les déjections animales. Souvent, les fumiers animaux sont directement utilisés dès leurs « sorties ». Mais à ce stage, le fumier est très toxique parce que l’urine qu’on y trouve est encore très fraiche. Le fumier de cheval est réputé comme étant chaud. C’est pour cela qu’il est conseillé pour les terres argileuses. Mais d’une certaine manière, il aide aussi à constituer des couches chaudes. Dans cette catégorie, on trouve aussi d’autres fumiers animaux comme les fumiers bovins qui sont surtout des fumiers froids. Ils sont conseillés pour les sols calcaires et siliceux. Et puis, nous retrouvons les fientes qui sont des fertilisants à action rapide.
  • le contenu de la panse des ruminants abattus,
  • les déchets de houblon de l’industrie de la bière.

Le fumier est à distinguer du compost, celui-ci étant le reste de la décomposition des matières organiques. Donc le compost est le résultat du processus de transformation du fumier.

Le fumier pour quels usages ?

Le fumier est loin d’être une nouvelle découverte. Le fumier est usé depuis des millénaires dans le monde de l’agriculture. Depuis des siècles les chevaux sont très utilisés. On obtient de ce fait une bonne quantité de fumiers tous les jours. Le fumier étant riche en azote et en autres nutriments, il est alors très utilisé.

Le fumier est un amendement de valeur et un engrais à faible concentration, ce qui fait une grande différence par rapport aux engrais chimiques. Par contre, il faut noter qu’il a une valeur que l’on ne retrouve ailleurs comment amendement humique. Mais aussi comme générateur d’enzymes et ensemencement microbiens.

Le fumier est utilisé principalement dans le jardin ou encore dans le champ. Mais il est aussi utilisé comme combustible. Celui que l’on utilise le plus c’est le fumier de vache qui est en grande quantité dans certains pays comme l’Inde par exemple. Mais dans certaines zones désertiques, on utilise des fumiers de chameau.

Sur la piste de l’Oregon, les familles pionnières collectaient de grandes quantités de fumier de bison à la suite de la pénurie de bois à brûler. On utilisa alors le fumier de diverses manières, non seulement comme combustible pour la cuisine, mais aussi afin de combattre les froides nuits du désert.

Histoire du fumier

Selon les époques, la considération du fumier varie en fonction de sa valorisation. Mais il est à noter qu’il fut un bien précieux durant des siècles. Dans la logique, c’est auprès des fermes que la production de fumier est assurée. A cette époque, les villes étaient aussi plus productives. En effet, des siècles plutôt, les villes étaient loin d’être propres.

Elles étaient autant fréquentées par les animaux que la population humaine. L’absence d’égout et d’évacuation sanitaire ne permettaient pas d’avoir une ville propre. Les crottins étaient alors disponibles à profusion. De plus, cela assurait une production continue. Et jusqu’à une certaine époque, les citadins l’utilisaient directement et cet usage était régulé.

L’exemple le plus à prendre en compte c’est l’Écosse avant l’ère industriel. A cette époque, ce sont les habitants des bourgs qui collectaient directement les crottins dans les rues. Ils les utilisaient alors dans leurs champs et jardins. Car en ces temps, nombreux étaient les gens en charges de la production de leur propre nourriture dans le but d’avoir leur autonomie.

Des siècles plus tard, la recherche d’une propreté plus prononcée, les rues sont devenues plus propres et les chevaux ont disparu petit à petit des rues. Avec l’amélioration des moyens de transports, les fumiers se sont commercialisés de plus en plus loin de la ville.

Les autorités de ces temps prennent conscience que la présence accrue de chevaux accroissait aussi les fumiers présents partout. Et les ordures et crottins sont des nids très appréciés des épidémies de choléra.

Il était alors devenu primordial de s’en débarrasser le plus vite possible. Et c’est pour cette raison que l’on a fait appel à des éboueurs. Par la suite, il y a ce que l’on appelle une ferme de boues. Et les agriculteurs passaient par ces fermes pour faire leurs achats de fumier.

Le fumier de cheval

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Ce qui fait bien la différence du fumier de cheval avec les autres fumiers c’est qu’il est chaud. Le fumier de cheval est soumis à la fermentation qui est toujours accompagnée d’une hausse de température. Une des raisons pour laquelle on utilise toujours le fumier de cheval pour la constitution de couches chaudes.

C’est le cas pour la mise en place de cultures hâtées. Une bonne nouvelle pour les défenseurs de l’environnement car c’est entièrement écologique. Par exemple, pour obtenir une chaleur de 25°C pendant 5 semaines, recouvrir le fumer frais de cheval par de la terre et du terreau.

Bien qu’entièrement écologique, il faut faire attention avec le fumier de cheval. Ce dernier peut être très toxique à case de la présence d’éléments toxiques. Mais cela est variable d’un fumier à un autre selon le traitement que le cheval a suivi surtout lorsqu’il était question de traitements médicaux. Ce qui est surtout le cas des animaux vermifugés. Mais cela étant, notez que la toxicité disparait une fois que le fumier vieillit. Ce qui signifie donc qu’il faut faire plus attention avec le fumier frais.

Il est possible que vous avez réellement besoin de fumier de cheval mais que vous n’arrivez pas en trouver. C’est logique pour les personnes ne possédant pas de chevaux ou n’ayant pas de voisins qui en possèdent afin de s’en procurer gratuitement. Si c’est le cas, sachez que des personnes font des annonces pour en vendre ou donner gratuitement. Parcourez ces annonces.

Mais vous pouvez aussi en trouver auprès de spécialistes de la vente sur tout ce qui concerne la jardinerie. Si vous avez votre fumier, vous pouvez le transformer en compost. Faites une installation en tas des fumiers, laissez vieillir trois mois en prenant soin de le retourner deux fois toutes les six semaines.

Le fumier de cheval, comment l’utiliser ?

Le fumier de cheval est composé d’autres matières organiques pour une efficacité plus prononcée.

Son utilisation est comparable à celle d’un compost classique :

  • Si le fumier est assez mûr alors il est à incorporer au sol soit avant le semis soit lors du bêchage du sol
  • S’il est à moitié mûr, le fumier joue alors un rôle important car il améliore très bien le sol. Il faut profiter de l’automne pour son utilisation car la température est douce et très clémente. Pour cela, il faut l’épandre en surface sur les espaces du jardin libérés de leurs cultures. Une fois le fumier incorporé à la terre, les autres organismes présents se chargeront de finir le processus de transformation pour que le fumier se transforme en humus. Si vous envisagez de l’utiliser en paillage, le mieux est de l’utiliser en printemps. Mais cette technique est conseillée uniquement pour les plantes très gourmandes.

Les précautions à prendre lors de l’utilisation du fumier de cheval :

  • Comme notifié, le fumier de cheval très frais peut être toxique selon sa constitution ou ce que le cheval a suivi comme traitement médical. C’est pour cela qu’il est peu recommandé de l’utiliser immédiatement. Il est également fortement déconseillé de l’enfouir. Si c’est le cas, le fumier frais va entamer sa fermentation sous terre. Des substances toxiques seront alors dégagées et absorbées par les racines des plantes. Une raison pour laquelle il faut plutôt le répandre en fines couches même sur un engrais vert.
  • Le fumier frais a du mal à se décomposer et il perd une bonne partie de son azote. Une raison pour laquelle on doit le composter.
  • Le fumier se décompose c’est pour cela qui génère une chaleur importante. Ce fumier, disposé en tas massif, à cet état, peut s’embraser très rapidement. Il faut alors faire très attention de ne jamais démarrer un feu dessus. La fumée dégagée par générer une pollution importante de l’air et cela sur une très grande surface. Et pour ce qui est du feu en question, il sera difficile de le contrôler s’il prend une certaine ampleur. Pour éviter tout accident donc il est préférable de faire des fumiers en petit tas.
  • Il faut savoir utiliser le fumier avec discernement sinon les conséquences peuvent être néfastes.

Choisir son fumier

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Pour ce qui est du jardinage, tous les fumiers sont bons. Cela dépendant de leur particularité et de leur composition. Ce qui revient au fait que vous pouvez choisir n’importe quel fumier de cheval. Malheureusement la réalité actuelle ne nous permet pas toujours d’avoir un bon fumier.C’est pour cela qu’il faut bien choisir son fumier.

Les points à prendre en compte sont les suivants :

  • Le type d’élevage : les chevaux ne subissent pas les mêmes types d’élevage. Pour du bon fumier, privilégiez toujours les élevages traditionnels.
  • Comment vous allez utiliser le fumier
  • Choix selon le résultat que vous recherchez. Notez que le fumier apporte de la matière organique en grande quantité ce qui lui permet d’améliorer la qualité du sol sur le long terme. Pour les plus patients, il faut une utilisation et faire des apports pendant des années.

Le fumier de cheval à composter

Il ne faut jamais oublier que le fumier de cheval est un mélange de litière végétale mais aussi de déjections. La litière végétale étant souvent de la paille. Mais dans certains cas, cela peut être de la sciure. L’apparence et la composition du fumier en général dépend des proportions de crottin, d’urine et de paille.

Mais outre cela, le fumier de cheval est aussi composé d’une certaine quantité d’éléments végétaux cellulosiques qui sont transformés par la digestion. Le fumier contient alors plein de micro-organismes. La raison pour laquelle il faut commencer par composter cette matière. Une étape importante avant de l’épandre sur tout le jardin.

Mais il faut de la patience car parfois il faut attendre quasiment une année pour le compostage. Cette longue période permettant de détruire complètement les germes pathogènes. On parle principalement de résidus médicamenteux.

L’autre avantage de composter le fumier de cheval aussi c’est que cela permet de se débarrasser de la mauvaise odeur. Les micro-organismes vont transformer l’azote uréique et ammoniacal par une forme qui non odorante.

Un bon fertilisant

En raison de sa composition, le fumier de cheval est un bon fertilisant. Voici la composition du fumier de cheval sur paille (Source ITAB 2001) que l’on peut comparer en tendance à d’autres fumiers, de bovin, de mouton, de lapin et de volaille, ce dernier étant le plus riche :

  • la matière sèche représente 54 % de la matière brute, ce qui est plutôt élevé,
  • la matière organique représente 41 % de la matière sèche, ce qui est important,
  • pH de 7,6, donc relativement neutre en termes d’acidité,
  • azote total : 0,8 % de la matière brute, intéressant,
  • phosphore total : 0,3 % de la matière brute, moins bon que d’autres,
  • potassium total : 0,9 % de la matière brute, plutôt bien,
  • calcium total : 1,2 % de la matière brute, dans la moyenne,
  • magnésium total : 0,2 % de la matière brute, assez bien au regard des autres composts.

Les matières organiques décomposées sont préférables aux engrais chimiques en la raison de la présence d’éléments minéraux. De plus, cela revient moins onéreux et demeure plus écologique pour le jardin.

Les avantages du fumier de cheval

Le fumier est issu d’élevages agricoles ou encore familiaux. On retrouve principalement des déjections animales riches en azote, oligo-éléments et de la paille qui sert de literie pour les animaux. Le fumier de cheval est alors retrouvé dans les jardins et les champs.

Il présente des avantages notables tels que :

  • une amélioration notable du sol. Cela grâce à la présence d’éléments qui aident le sol dans la plantation.
  • Avec un apport complet, les plantes cultivées connaissent un développement important notable (un point important à la différence des engrais qui nourrissent directement les plantes)
  • Le fumier a aussi cette particularité d’enrichir la terre en humus stable.
  • L’humus stable constitue un support de culture riche et équilibrée ;
    il rend la terre plus perméable et plus facile à travailler, il améliore la structure du sol en allégeant les terres lourdes (fumier de cheval) et en donnant plus de corps aux terres légères (fumier de vache) ; il contribue à rendre le sol plus riche en micro-organismes et autres vers de terre.
  • Le fumier de cheval permet de passer par une production plus écologique. Transformé en compost, le fumier respecte l’environnement tout en apportant des éléments indispensables pour les plantes.
  • Le fumier de cheval est léger tout en demeurant chaud. Une raison pour laquelle aussi il est privilégié lors de constitution de couches chaudes.
  • Il aide à alléger les terres lourdes.

Quels apports pour le jardin ?

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Si le fumier est surtout apprécié dans les champs en raison d’un  besoin en grande quantité, on le retrouve aussi dans le jardin. Le fumier de cheval peut être alors utilisé de diverses manières :

  • Dans la première option, on peut l’intégrer entièrement au compost. Cette étape consiste tout simplement à composter le fumier. Le but étant de tuer les germes pathogènes mais aussi les adventices. Celles-ci pouvant être nuisibles car possible de se développer une fois se retrouvant dans un environnement favorable. Bien que le fumier de cheval puisse être composté tout seul, il est préférable de mélanger avec d’autres matériaux végétaux. Ce qui aide à avoir un compost plus équilibré.
  • Outre la quantité de matières organiques supplémentaires, il aidera le compost à chauffer plus vite et accélérera ainsi le processus de décomposition.

Épandre le fumier de cheval sur les terres

On peut épandre directement le fumier sur les terres. Cette option est à envisager mais en prenant toutes les précautions nécessaires. Car n’oubliez pas que le fumier de cheval peut être utilisé comme amendement dans le but d’améliorer le sol.

Pour épandre le fumier de cheval, il faut suivre quelques étapes et prendre en compte certains points :

  • Attendre en été car cette saison est très clémente. Il faut alors épandre le fumier à raison de 100 à 300 kg pour un terrain de 100 mètre carré. Ce qui équivaut donc à environ une moyenne de 2 kg par mètre carré. Cela est valable sur une terre peu travaillée. Laissez de ce fait le fumier sur la surface car il recherchera de l’oxygène afin de se décomposer facilement.
  • Il faudra alors attendre un certain temps pour la décomposition. En hiver, le fumier pourra alors être intégré superficiellement au sol. A ce stade, il ne faut pas encore enfouir le fumier dans le sol car il a encore besoin d’oxygène.
  • Si vous voulez intégrer totalement le fumier dans le sol, il faut attendre que le fumier soit entièrement décomposé. Si ce n’est pas le cas alors que vous l’intégrez quand même au sol alors les micro-organismes qui sont en charge de la décomposition auront besoin de plus d’azote. Et ils puiseront ces azotes dans le sol. Ce qui diminuera la quantité consacrée aux plantes et ces dernières peuvent en souffrir.

On peut passer par une approche permaculturelle. Ceci est plus facile et demeure moins risquée. Pour cela, on laisse le fumier sur la surface au printemps en le recouvrant de diverses matières. Puis on paillera régulièrement.