Quelles sont les maladies des arbres fruitiers ?

Riches en vitamines, minéraux et antioxydants, les fruits font partie des aliments les plus sains qu’il est recommandé de manger quotidiennement, 1h avant le repas, entre les repas, ou 4h après le repas.

L’intérêt d’avoir des arbres fruitiers dans votre jardin est donc de pouvoir produire des fruits frais de meilleure qualité, d’en récolter gratuitement et de faire des économies d’argent. Par la même occasion, la culture d’arbres fruitiers peut générer des revenus supplémentaires pour les cultivateurs.

Cependant avant de vous lancer dans l’arboriculture fruitière, fruiticulture ou plus couramment la culture d’arbres fruitiers, sachez que les arbres fruitiers nécessitent un entretien demandant beaucoup de temps et d’efforts.

Il faut être prudent car les arbres fruitiers sont souvent sujets à des maladies, que ce soit le pommier, le poirier, le cerisier, le prunier ou l’abricotier : rien n’est à l’abri  et vos sacrifices seront vain si jamais cela se produit, car les fruits et les arbres eux-mêmes seront endommagés. Certaines sont si redoutables qu’elles peuvent ruiner les récoltes d’un verger.

Pourquoi étudier les maladies des arbres fruitiers ?

Il est indispensable d’avoir une bonne connaissance des principales maladies pouvant affectées vos arbres fruitiers, afin de mieux les identifier et appliquer un traitement adéquat. Cela vous permettra par exemple de mettre en place des mesures raisonnables, comme appeler un spécialiste dans les cas qui se révèlent plus difficiles.

Les maladies cryptogamiques

  • D’où viennent les maladies cryptogamiques ?

On appelle ces maladies « cryptogamiques » car elles sont provoquées par des champignons micromycètes se comportant en parasites. « Cryptogame » vient des mots « crypto » signifiant caché et « game » qui veut dire reproduction : cela correspond bien au cas des champignons qui ont leurs organes de reproduction cachés.

Ces champignons parasites sont dépourvus de chlorophylle et développent un réseau de filaments appele “mycélium” sur des végétaux (encore vivants ou non) afin de se procurer les matières dont ils ont besoin pour vivre. Ils peuvent se trouver sur les différents organes végétatifs comme les racines, troncs, branches, feuilles, fruits et fleurs.

  • Comment se développent les maladies cryptogamiques des arbres fruitiers ?

Les maladies cryptogamiques ont des effets néfastes sur la croissance, le rendement et la pérennité des arbres fruitiers. Les étapes de son développement sont :

  • la contamination
  • l’infection
  • l’invasion

La phase de contamination est impossible à détecter car ce sont des spores transportées par le vent, la pluie ou d’autres phénomènes comme l’action des insectes polinisateurs, qui viennent se poser sur l’arbre fruitier.

Si il y a de l’humidité et que l’arbre au houppier est bien développé, les spores germent et se développent en se divisant et en colonisant l’arbre fruitier pour l’infecter ;  à ce stade elles restent encore invisibles. Au stade de l’invasion, les parasites produisent de nouvelles spores pour assurer sa descendance, apparaissent alors les symptômes sur l’arbre fruitier.

Les luttes préventives sont les plus recommandées contre les maladies cryptogamiques, car lorsque vous constatez les symptômes prouvant que votre arbre fruitier est affecté, il est peut déjà être trop tard pour le guérir.

  • Les différents types de maladies cryptogamiques

Les maladies cryptogamiques sont nombreuses :

  • la moniliose
  • la tavelure
  • le chancre
  • la cloque du pêcher
  • la fumagine
  • la Gommose des arbres à noyaux
  • la maladie criblée
  • la maladie du Plomb
  • la maladie des pochettes
  • l’Oïdium
  • la rouille
  • la rouille grillagée du poirier
  • les champignons majeurs
  • La moniliose

La moniliose :

  • Présentation de la moniliose

La Monilia est responsable de la maladie contagieuse moniliose. On distingue la Monilinia fructigena responsable de la moniliose des fruits à pépins, et la Monilinia laxa pour les fruits à noyaux.

La moniliose présente presque les mêmes symptômes sur les pommiers, les poiriers, les cerisiers et les pruniers ; elle engendre dans un premier temps un desséchement des feuilles et un dépérissement des rameaux.

Quand les spores profitent des plaies ou des piqûres d’insectes comme voie d’entrée pour attaquer les fruits, vous pouvez observer une momification des fruits sur les branches : de la pourriture brune couverte de cercles concentriques plus clairs apparaît sur les fruits, et leur taille se réduit. Le pourrissement est sec et rapide, la momie créée ne chute pas mais reste accrochée à l’arbre durant l’hiver.

  • La lutte contre la moniliose

Si vous constatez un cas de moniliose dans votre verger, il faut tout faire pour éviter sa propagation.

Les interventions à effectuer peuvent varier avec la saison :

En automne il faut cueillir tous les fruits malades accrochés aux arbres, ramasser les feuilles et les fruits qui sont au sol, enlever les branches en putréfaction et les brûler ; noubliez pas d’ôter les mousses favorisées par l’humidité et le manque de soleil. Effectuez ensuite un traitement à la bouillie bordelaise en pulvérisant une solution de 15 g par litre de cette solution à base de sulfate de cuivre.

Vous pouvez renouveler le traitement au printemps suivant, cependant après le débourrement il faut remplacer la bouille bordelaise par « CUIVROL ». Il est également possible d’utiliser un fongicide contenant du soufre.

En hiver il suffit de tailler le feuillage pour une bonne circulation de l’air, ce qui aide à éliminer rapidement l’humidité car elle favorise le développement des maladies cryptogamiques.

La tavelure :

  • Les symptômes de la tavelure

La tavelure est une maladie qu’on retrouve souvent chez les pommiers et les poiriers. Les feuilles d’un pommier peuvent être infectées par le champignons appelé Venturia inaequalis ; chez le poirier, le champignon responsable se nomme Venturia pirina.

Emportées par le vent, les spores viennent se déposer sur l’arbre fruitier. La contamination commence vers le mois de mai, et se manifeste par la perte des fleurs.

L’arbre fruitier peut être contaminé par cette maladie à cause des éclaboussures d’eau de pluie, c’est ce que l’on appelle l’effet splashing : la tavelure se déclenche dès que la température augmente et que la quantité d’humidité dans l’atmosphère est élevée.

Des tâches noires diffuses vont apparaître sur les feuilles, les fruits et les rameaux. Les dégâts peuvent également apparaître sous forme de lésions.

  • La lutte contre la tavelure

Vous devez vous débarrasser des parties contaminées afin d’éviter la propagation sur tout l’arbre. Ensuite le taux d’humidité doit être réduit lorsque la température augmente, pour cela vous devez tailler régulièrement vos arbres fruitiers, ainsi les rayons du soleil et le vent pourront atteindre la partie interne des arbres pour les sécher.

Pour prévenir la tavelure, pulvérisez l’arbre fruitier avec des produits fongicides 5 ou 6 jours avant l’arrivée de la pluie. Vous avez le choix entre des produits biocontrôle, des fongicides de synthèse et de contact, ou encore des fongicides de synthèse systématique.

Le chancre

  • Les symptômes du chancre

Le chancre est également une maladie fongique causé par des bactéries et des champignons. La bactérie responsable se nomme Pseudomonas, et les champignons le Coryneum cardinale et la Nectriagalligena.

Les symptômes sont le dessèchement au niveau des branches, et des craquellements au niveau des écorces ; il peut également y avoir des bourrelets et des petits points de couleurs à ces endroits.

  • La lutte contre le chancre

Pour lutter contre le chancre, la branche atteinte doit être coupée ; vous allez ensuite utiliser un fongicide de cuivre (bouillie bordelaise par exemple) pour traiter la plaie. Pour protéger la taille,  vous pouvez vous servir d’un mastic cicatrisant.

Ce fongicide peut également être pulvérisé sur l’arbre en entier, préférez la fin de l’été pour effectuer l’opération.

La cloque du pêcher

  • L’apparition de la cloque du pêcher

La cloque du pêcher est causée par le champignons Taphrinadeformans, c’est une maladie qui attaque principalement les feuilles.

La contamination commence par l’altération de leur couleur, elles peuvent aller du blanc jaunâtre au rose rouge ; ensuite ces feuilles subissent des déformations. En devenant épaisses, elles sont facilement attaquées par les pucerons et les champignons.

  • Comment vaincre la cloque du pêcher ?

Un fongicide du type bouillie bordelaise est approprié pour traiter la cloque du pêcher. L’opération est à effectuer à la fin de l’automne ou au début du printemps car l’arbre est dépourvu de toutes ses feuilles, agissez au moment où les bourgeons s’apprêtent à naître.

La fumagine

  • Les symptômes de la fumagine

Les arbres fruitiers attrapent la maladie de la fumagine à cause de l’invasion des insectes piqueurs-suceurs. Un feutrage noir et charbonneux apparaît sur les feuilles et les tiges, cela ressemble à de la suie mais ce sont des moisissures saprophytes.

Ces symptômes peuvent arriver jusqu’aux feuilles. L’Oïdium survient lorsque l’arbre n’est pas bien approvisionné en eau.

  • La lutte contre l’Oïdium

Lorsque les fruits atteignent le stade de durcissement du noyau, ils doivent être traités avec des produits anti-oïdium ; effectuez par la même occasion un traitement antifongique.

La rouille

  • Les symptômes de la rouille

La maladie de la rouille est causée par deux principaux champignons, à savoir le Tranzscheliapruni-spinosae et le Tranzscheliadiscolor. La surface des feuilles va présenter des taches jaunes orangées, et à l’envers vous observerez des amas de spores de couleur brune violacée. La couleur devient plus tard gris plomb, les feuilles et les fruits finissent par chuter.

  • La lutte contre la rouille

Les feuilles et les fruits infestés doivent être éliminés du périmètre, de cette façon les spores ne pourront pas atteindre les autres arbres fruitiers à cause du vent. L’arbre peut ensuite être traité avec un produit antifongique appelé purin de prêle.

Manifestations et préventions de la rouille grillagée du poirier

  • Aspect extérieur de la rouille grillagée du poirier

Sur la surface des feuilles, vous verrez des taches oranges mesurant entre 5 et 10 mm de diamètre, ainsi que des petites pustules noirâtres. Sur la face inférieure il y aura des protubérances  verruqueuses : ce sont les manifestations du champignon Gymnosporangium.

  • Lutte préventive contre la rouille grillagée du poirier

Au printemps pulvérisez l’arbre avec un produit préventif appelé purin d’ortie, vous allez ensuite effectuer un traitement cuivré sur l’arbre entier. Vous avez deux choix de produit : de la bouillie bordelaise ou de l’oxychlorure. Pour venir à bout de la rouille et des maladies fongiques, il est conseillé de renouveler ces traitements en dehors de la période de floraison.

Après avoir étudié la plupart des maladies pouvant atteindre les arbres fruitiers, on peut en déduire que la meilleure façon de les protéger est d’enlever la partie atteinte dès le début de la contamination, cela empêche le déplacement des spores et qu’ils contaminent d’autres parties de l’arbre ou d’autres arbres fruitiers aux alentours. Le traitement consiste ensuite à pulvériser des produits antifongiques.