Tout savoir sur les bornes incendie

Elles jalonnent nos rues et on les désigne au quotidien sous le nom de bornes ou bouches d’incendie. Les hydrants, ou poteaux incendie, selon leur dénomination technique, font partie des équipements obligatoires essentiels à la sécurité de nos villes et de nos quartiers.

Si leur installation et leur entretien est en très grande majorité à la charge des communes, il peut arriver que des particuliers ou des copropriétés soient concernés. Ces prises d’eau sont soumises à une réglementation stricte qu’il est opportun de connaître.

Ce que dit la loi

C’est une circulaire interministérielle du 10 décembre 1951 qui traite de l’extinction des incendies dans les communes rurales et urbaines, et donc définit les dispositifs nécessaires.

Depuis 2015, ce texte a été complété par la DECI (Défense Extérieure Contre l’Incendie) : des règlements qui, tout comme les pompiers, sont départementalisés et permettent d’adapter les moyens aux particularismes locaux.

Quel que soit le texte auquel on se réfère, les poteaux incendies font partie des équipements qui doivent être mis à la disposition des pompiers par les collectivités : ils permettent un accès à l’eau pour raccorder les tuyaux durant une intervention.

Concrètement, le maire d’une commune doit garantir la présence d’un poteau incendie à une distance maximale de 200m d’une zone habitée. Cela correspond précisément à la longueur d’un tuyau d’incendie, enroulé sur un dévidoir.

En zone rurale cependant, une certaine tolérance se pratique et la distance peut atteindre 400m, soit la longueur de deux tuyaux. Mais attention, cette distance s’entend via des chemins praticables par les véhicules des services de secours et d’incendie, autrement dit des camions.

De plus, les caractéristiques obligatoires de ces bornes sont très normées, notamment le débit qui doit être adapté aux engins : les sapeurs-pompiers doivent être en mesure d’y pomper 60 m3 par heure à une pression de 1 bar, et ce pendant 2h, ce qui est la durée moyenne d’une intervention sur un feu de maison.

Enfin, la maintenance est elle aussi réglementaire : un contrôle annuel comprenant de nombreuses étapes est obligatoire. Les secours doivent avoir accès à un équipement fonctionnel et adapté, et ce à tout moment. Il est donc impératif de faire appel à des professionnels agréés pour réaliser ces opérations.

Qui en a la charge ?

Les communes sont les premières concernées, dans la mesure où la plupart de ces équipements se trouvent sur la voie publique.

Certes, les collectivités ont la possibilité d’avoir recours à des réserves d’eau naturelles, encore faut-il qu’elles soient accessibles aux pompiers, et répondent aux normes notamment en termes de débit.

Des citernes artificielles peuvent aussi être envisagées, mais leur coût, compris entre 22 000 et 25 000 euros, est considérable pour de petites communes. Vous l’aurez compris, le poteau incendie reste donc en la matière la solution la plus fiable et la plus abordable.

Parmi les cas spécifiques qui déchargent la commune de l’installation et de l’entretien de ces équipements, on peut citer certaines copropriétés.

Dans le cas d’un lotissement par exemple, les bornes peuvent se situer sur des voies privées desservant les résidences.

Elles ne sont donc pas sur le domaine public, et au même titre que la copropriété prendra en charge l’entretien et l’éclairage des chemins privés, elle sera tenue d’en assumer la responsabilité.

Et les particuliers ?

C’est plus rare, mais un particulier peut être amené à faire le choix de prendre à sa charge l’installation d’un poteau incendie.

Pour la construction d’un nouvel habitat, il peut arriver que le terrain soit situé au-delà de la portée d’une borne et dans ce cas, le permis de construire est généralement refusé.

Deux solutions sont alors possibles : d’une part, en accord avec les services d’urbanisme, le propriétaire peut s’engager à mettre en place une réserve d’eau équivalent à 120 m3, qui servirait de citerne en cas d’urgence.

Il financera alors intégralement cet équipement qui devra être en conformité avec la règlementation. Un contrôle des services municipaux sera effectué après l’achèvement des travaux.

De nombreux particuliers se trouvant dans ce cas songent à une piscine, ce qui allierait l’utile à l’agréable.

Seulement voilà, elle n’aura malheureusement pas les caractéristiques requises pour être acceptée comme réserve d’eau. Même s’il faut savoir qu’elle pourra être utilisée en dernier recours par les pompiers dans le cadre de l’état de nécessité.

D’autre part, le propriétaire peut faire le choix de faire construire un poteau incendie, à ses frais également : les prix pratiqués se situent entre 2 000 et 3 000 €.

Il ne pourra en choisir l’emplacement ni les caractéristiques techniques, car ceci est soumis aux normes que nous avons évoquées. En revanche, ce point d’eau, privé, lui sera théoriquement réservé. Toutefois, la lutte contre les incendies étant d’utilité publique, il est évident qu’en cas d’urgence l’eau sera puisée par les secours sans qu’il puisse s’y opposer.